Ile de France : Compte rendu du grand débat national du 4 mars

Citoyennage, avec le Groupe ABCD, l’Association des Directeurs au service des Personnes Âgées (AD-PA) et le Cercle Vulnérabilités et Société, a organisé dans le cadre du grand débat national, deux débats  le lundi 4 mars à Saint Maur des Fossés, pour en lire le compte-rendu, cliquez ici 


Grand débat national : le 4 mars à 20h à Saint Maur des Fossés

Citoyennage, avec le Groupe ABCD, l’Association des Directeurs au service des Personnes Âgées (AD-PA) et le Cercle Vulnérabilités et Société, organise dans le cadre du grand débat national, un débat le lundi 4 mars à partir de 20H au Théatre de l’Abbaye (10a quai Beaubourg, 94100 Saint Maur des Fossés)

Ce débat est ouvert à tous: Personnes Âgées, Familles, Bénévoles, Elus, Grand Public et Professionnels. Venez Nombreux !


Synthèse du Colloque Citoyennage d’Ile de France 2018

Du 19 au 21 juin, les résidents d’île de France se sont retrouvés à Nouan le Fuzelier en Sologne afin d’échanger sur le thème suivant :

« VIEILLIR DIGNEMENT DANS LA SOCIETE D’AUJOURD’HUI »

Vieillir dignement dans la société d’aujourd’hui n’est pas toujours évident. Les nouvelles technologies sont de plus en plus présentes, mais ne favorisent pas toujours les relations. Tout va très vite. Les familles se retrouvent parfois éloignées par les contraintes professionnelles. L’individualisme gagne du terrain et la considération pour ceux qui vont moins vite, quel que soit leur âge, ne va pas de soi. La prise en compte des questions liées au vieillissement ne semble pas être une priorité pour les autorités publiques successives. Le risque existe alors de se sentir exclu d’une telle société. Et c’est ce sentiment d’exclusion qui peut porter atteinte à notre dignité.

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Synthèse du colloque Citoyennage 2017 en Île de France & Centre

Du 27 au  29 juin 2017, les résidents d’Île de France se sont retrouvés au Centre de Rencontre des Générations à Nouan le Fuzelier. Le thème choisi était:

 

« S’ouvrir aux autres et s’ouvrir au monde,
pour éviter l’isolement »

S’ouvrir aux autres et s’ouvrir au monde est le meilleur moyen d’éviter l’isolement. Celui-ci n’est toutefois pas toujours négatif. Il est parfois un choix et peut correspondre à un certain caractère. L’isolement permet de se ressourcer, de faire des activités personnelles. En revanche, il devient un problème lorsqu’il est subi, qu’il est source d’ennui et qu’il conduit à la solitude, aux ruminations.

 

L’isolement est particulièrement problématique à domicile. Alors que nous sommes encouragés à rester chez nous, les aides proposées à domicile sont insuffisantes et très couteuses. Si nous sommes contents d’être à la maison, nous y sommes trop souvent seuls et nous y manquons d’activités. Il faudrait avoir plus de ponts entre le domicile et les résidences : partager des repas, des animations… et des réunions Citoyennage !

En résidence, c’est la perte de contact avec nos amis qui est regrettable.  Il n’est pas simple d’établir de nouveaux contacts et de s’intégrer dans les groupes. Nous pouvons parfois nous croiser sans engager de réelle conversation et cela peut peser sur notre moral. Ce manque de communication tient à la fois aux problèmes d’audition, de vue, de mémoire que nous rencontrons parfois, mais aussi au caractère, à l’éducation et à l’histoire de chacun. Il est plus difficile pour les personnes timides de faire le premier pas. D’autant que nous ne savons jamais quel accueil nous allons recevoir. Il est donc important que ceux qui se sentent plus à l’aise aillent vers les autres.

S’ouvrir aux autres c’est aussi une démarche personnelle. Parfois, on resterait bien dans son fauteuil… mais il faut savoir réagir, ne pas rester dans sa bulle et prendre des risques. Il faut faire un effort, un pas vers l’autre. Cela peut passer par un simple regard, un signe, un sourire, un bonjour… L’humour peut aussi aider à créer l’étincelle qui permet le contact.

Nous sommes sensibles aux échanges avec le personnel, ainsi qu’aux petites attentions : des gestes simples, mais qui comptent.

Les échanges sont pour nous synonymes de plaisir et en même temps d’ouverture d’esprit. Ils nous permettent de garder notre bonne humeur et notre entrain, de continuer à exister au sein d’une communauté.

 

L’environnement facilite plus ou moins l’ouverture au monde et la communication.

Pour s’ouvrir sur le monde, on a besoin de se sentir en sécurité, en confiance et sentir aussi qu’on nous fait confiance. Cela nous donne de l’assurance et nous pouvons alors nous tourner vers les autres.

Mais, encore faut-il qu’on ne décourage pas nos initiatives d’entraide, par exemple lorsque nous aidons une personne en fauteuil roulant à se déplacer. Attention aux univers surprotégés qui nous déconnectent de la réalité et peuvent nous faire renoncer à des gestes simples de solidarité. Nous restons des personnes responsables.

La spontanéité est aussi parfois freinée par la règlementation, par exemple lorsqu’il s’agit de préparer un repas entre nous.

Par ailleurs, les grands espaces ne sont pas favorables aux échanges. Lors des repas, peu de gens se parlent. Nous restons parfois passifs, à attendre d’être servis. Il faudrait de petites salles, plus conviviales, où nous pourrions inviter des gens de notre choix pour une occasion spéciale.

Les barbecues et les buffets sont plus propices aux échanges. De manière générale, rompre avec la routine nous met dans de meilleures dispositions pour aller les uns vers les autres. Aussi, lors des sorties ou des séjours vacances, nous nous voyons différemment. Les relations sont plus proches.

 

Les animations sont souvent facilitatrices. Etre régulièrement sollicité nous évite de nous replier sur nous-mêmes.

Mais toutes les activités n’encouragent pas les échanges de la même manière. Il faut des animations qui favorisent la discussion plutôt que la compétition. Les groupes de parole sont à privilégier. Par exemple, la revue de presse permet de se mettre autour d’une table et les discussions défilent, on partage, on donne son avis.

Il faudrait aussi éviter de trop complexifier l’animation. Les animateurs ne doivent  pas ressembler à des professeurs qu’on écoute passivement, ou auxquels on répond de façon individuelle. Un rapport d’égal à égal permet de se sentir plus à l’aise et de s’exprimer plus facilement.

Enfin, les conférences et les documentaires nous ouvrent de nouveaux horizons, à condition de permettre ensuite un temps d’échange et de débat.

 

Il faut également porter une attention toute particulière au temps de l’accueil. L’entrée en résidence est un bouleversement, c’est presque une nouvelle vie. Au début, on peut être tenté de rester en retrait. On a la trouille. Pourtant, c’est l’occasion de s’ouvrir vers les autres. Beaucoup d’entre nous sont entrés en résidence pour sortir de la solitude et les premiers jours sont, à ce titre, décisifs. Un accueil sympathique nous met en confiance. Être reconnu, présenté et accepté par les autres nous rassure et nous aide à nous intégrer plus facilement.

A ce titre, le comité d’accueil et l’apéritif de bienvenue sont des moments que nous apprécions. Ils nous permettent de rencontrer des résidents plus anciens et de mieux faire connaissance. Il est important que ces temps de rencontre soient organisés sans trop tarder, et avec des personnes qui souhaitent s’y investir.

 

S’ouvrir sur le monde n’est d’autre part possible que si l’établissement est lui-même ouvert sur l’extérieur. D’abord, il est primordial d’avoir une totale liberté d’aller et venir. Se sentir libre donne confiance et évite le sentiment d’être exclu de la société.

Que ce soit à domicile ou en résidence, s’ouvrir au monde commence par la possibilité de se déplacer librement dans la ville. Or, les services d’accompagnement à l’extérieur sont insuffisants et couteux. Nous sommes remboursés pour les transports vers des consultations médicales, mais rien n’est prévu si nous avons besoin d’être accompagné pour des sorties culturelles ou de loisirs. Les navettes existantes ne sont pas toujours adaptées aux personnes à mobilité réduite.

Pourtant, l’accès à la culture est essentiel. La littérature, par exemple, est une réelle ouverture sur le monde. On peut regretter que les médiathèques ne fassent pas davantage d’efforts pour rendre la culture accessible aux personnes âgées en difficulté. Alors que dans certaines communes, le bibliobus nous permet d’emprunter des journaux, revues, livres – y compris audio. Nous pourrions aussi développer des partenariats avec les médiathèques autour de conférences, par exemple.  La culture est un riche sujet de conversation et d’échanges. Il serait bon qu’après une sortie culturelle, nous prenions le temps d’en faire un compte-rendu à ceux qui ne se sont pas déplacés. Il n’y a pas d’âge pour apprendre.

Nous sommes de plus en plus nombreux à nous intéresser à internet et aux nouveaux modes de communication. Ils nous permettent de rester ouverts sur le monde et plus en relation avec les membres de nos familles éloignés, à travers Skype par exemple. Mais nous regrettons que les initiations à ces technologies et l’assistance technique soient encore insuffisantes au sein des résidences. L’accès à l’information, indispensable, peut aussi passer par des médias plus traditionnels comme la télévision. Mais attention à toutes ces technologies qui peuvent aussi favoriser l’isolement lorsqu’elles créent un écran entre soi et les autres.

 

Etre ouvert sur le monde, c’est aussi rester en contact avec les autres générations : transmettre une curiosité aux plus jeunes, être les témoins de notre histoire.

Il faut aussi développer les échanges entre établissements, ou entre résidences et domicile. Nous aimerions nous retrouver plus souvent pour des réunions Citoyennage ou des activités communes. Nous pourrions même, pourquoi pas, partir en vacances ensemble !

 

En conclusion, si l’ouverture aux autres et sur le monde est une démarche avant tout personnelle, elle est largement conditionnée par le milieu dans lequel on vit. Nous avons donc besoin, à domicile comme en résidence, d’un environnement et d’une société qui reconnaissent et stimulent nos compétences, tout en nous donnant les moyens de cette ouverture. Nous avons toujours soif de connaissance et de rencontres.

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Synthèse rédigée par Mme Boudier, M. Michelet (Résidence de la Cité Verte), Mme Gourlain, Mme Renaud, M. Pansiot (Résidence des Bords de Marne), Mme Méeus, Mme Philippe, M. Sagette (Résidence de l’Abbaye), Mme Schmitt (Centre de Rencontre des Générations) ; avec l’aide de Mme Beauné, Mme Béguin et M. Vazquez.

Avec la participation des résidences de La Pie Voleuse (Palaiseau), l’Abbaye (Saint Maur), Les Bords de Marne (Bonneuil sur Marne), Les 4 Saisons (Bagnolet), La Cité Verte (Sucy en Brie), Sévigné (Saint Maur) ; et du Service à Domicile ABCD (Saint Maur).


Synthèse du colloque Citoyennage 2016 en Île de France & Centre

Du 21 au 23 juin 2016, les résidents d’Île de France se sont retrouvés au Centre de Rencontre des Générations à Nouan le Fuzelier. Le thème choisi était:

Quels repères pour nos jeunes aujourd’hui ?
Comment être plus heureux tous ensemble ?

Dans une société en pleine mutation, les repères ne sont pas faciles à trouver.

Les difficultés de communication existent entre les générations. Le langage n’est pas toujours le même.

Pour autant, il n’y a pas de réel fossé entre les anciens et les plus jeunes.

Il faut se méfier des généralités et des stéréotypes. Nous ne nous sentons pas dépassés par les jeunes. Nous sommes toujours dans le coup ! De leur côté, ils ne sont pas tous perdus et violents, malgré l’image que renvoient parfois les médias.

Nous comprenons les jeunes d’aujourd’hui et nous sommes soucieux de leur situation. Nous devons être à leur écoute, faire attention à eux, communiquer davantage, les soutenir. Nous avons connu l’insécurité et l’instabilité avec la guerre. Ils connaissent à leur tour la précarité et l’insécurité avec le chômage.

La société a beaucoup évolué. La vie de famille n’est plus la même. L’éducation est différente. Dans le passé, l’autorité dans la famille et à l’école pouvait être plus contraignante mais elle donnait un cadre. Aujourd’hui, les jeunes ont plus de liberté et d’indépendance mais ils peuvent manquer de repères. Certains peuvent être désillusionnés, désœuvrés et désorientés, au risque d’être séduits par des idéologies dévastatrices. Pour combattre cela, il faudrait réduire les inégalités et restructurer certains quartiers pour qu’ils soient plus humains. Il faut mélanger les populations plutôt que de les laisser se renfermer sur elles-mêmes.

Par ailleurs, les jeunes font preuve de dynamisme pour les causes qui les mobilisent. Nous l’avons constaté à travers leur engagement autour des valeurs de la République après les attentats, ou dans les manifestations « Nuit Debout ». Leur vitalité est source d’espoir.

La vie a beaucoup changé. Les jeunes sont très à l’aise avec les nouvelles technologies, ce qui leur donne une ouverture sur le monde. Nous craignons néanmoins que certains soient trop absorbés par internet et les réseaux sociaux et ne s’enferment dans une certaine addiction avec un risque de repli sur soi. En revanche, ils peuvent nous aider dans la compréhension de ces nouveaux modes de communication. En effet, il est important de vivre avec son temps qui évolue très vite. Il serait d’ailleurs souhaitable que les établissements proposent du matériel informatique et des initiations car la demande se fait de plus en plus sentir, et cela nous permettrait de mieux communiquer avec les plus jeunes de nos familles (photo par mail, webcam…).

L’ouverture sur le monde passe aussi par le témoignage et les explications des plus âgés. Nous avons des connaissances et de l’expérience dont les jeunes peuvent profiter. Ils considèrent, d’ailleurs, souvent ces témoignages comme instructifs. Ils trouvent étonnant, par exemple, que l’Europe ait produit deux guerres en un siècle. Nous avons donc un rôle important de transmission. L’Histoire et les valeurs doivent être partagées pour éviter que les erreurs du passé ne se répètent.

Les ainés possèdent des atouts comme « la sagesse », c’est-à-dire l’habitude de prendre du recul et faire preuve de patience. Nous sommes également disponibles, à l’écoute, ce qui peut faciliter la communication. Mais nous devons aussi ne pas nous prendre trop au sérieux, garder notre espièglerie et notre enthousiasme.

Par rapport à notre génération, les jeunes sont plus libres. Ils s’émancipent davantage avec un désir de s’affirmer. Cela peut nous déstabiliser, parfois, mais il faut leur faire confiance. Même s’ils ont des échecs, ils savent apprendre de leurs expériences.

Nous devons aussi faire preuve de patience pour répondre de manière posée à leurs interrogations.

Il parait donc essentiel qu’entre jeunes et anciens nous conservions des relations harmonieuses, profitables aux uns comme aux autres avec nos différences.

Nous attendons des jeunes qu’ils se montrent respectueux à notre égard, qu’ils reconnaissent la valeur de notre expérience. De notre côté, nous devons les accepter et les aimer tels qu’ils sont, ne pas les critiquer, ne pas chercher à les contrôler, ni leur imposer notre façon de voir. Il faut construire des liens d’amitié et de confiance.

Nous devons développer la communication et les rencontres. Il nous faut alimenter la curiosité naturelle des jeunes et maintenir la nôtre en éveil pour aller les uns vers les autres.

Au sein des familles, nous devons donner l’exemple, pouvoir servir de modèle. La famille doit offrir un équilibre et des bases solides. Il est important que les parents soient présents et réellement disponibles.

Les grands-parents et arrière-grands-parents gardent un rôle à jouer pour aider les plus jeunes à prendre leur envol. Leur amour est essentiel.

En maison de retraite, nous voyons souvent nos enfants, mais beaucoup moins nos petits-enfants et arrière-petits-enfants. Il est important que les établissements soient attractifs et favorisent leur venue.

Il faut aussi développer les échanges intergénérationnels avec des enfants de tous les âges, jusqu’à l’adolescence.

Nous pouvons aussi participer à la « formation » des jeunes générations. En établissement, il nous arrive en effet d’aider les jeunes employés ou stagiaires à bien concevoir leur travail. Auparavant le compagnonnage permettait aux anciens de former les plus jeunes. Aujourd’hui, il faudrait retrouver une « Ecole de la vie ».

En conclusion, bien communiquer est essentiel pour éviter l’exclusion des uns ou des autres.

Dans une société aujourd’hui plus individualiste, la solidarité doit rester une valeur majeure.

Dans le monde actuel, les différentes générations doivent mettre en commun leurs intelligences et leur humanité pour apprendre les uns des autres et construire ensemble une société plus accueillante.

Comme disait Edmond About : « Nous sommes les héritiers de tous ceux qui sont morts, les associés de tous ceux qui vivent, la providence de tous ceux qui naîtront ».
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Synthèse réalisée par : M. Colas des Francs, Mme Grand, M. Michelet, Mme Philippe, M. Renac, Mme Renaud, M. Sautières

Avec la participation des établissements : Résidences Marines & Magny-en-Vexin, Résidence Sévigné, Résidence de l’Abbaye, Résidence de la Cité Verte, Résidence des Bords de Marne, Centre de rencontre des générations.