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Synthèse du colloque Citoyennage Île de France 2024

Photo de groupe synthèse Citoyennage Ile de France 2024
Groupe synthèse Citoyennage Ile de France 2024

27ème Colloque Citoyennage Ile-de-France

Du 30 juin au 3 juillet 2024 à la Ferme de Courcimont

« Bien vieillir » : Notre avis !

La loi Bien Vieillir a été adoptée récemment. Nous aurions aimé être davantage consultés et participer à l’élaboration du texte. Nous saluons les avancées sur le droit d’entrée en établissement avec son animal de compagnie et le droit de visite. Cela doit être garanti, sans conditions, comme à domicile. Au droit de « visite », nous préférons le droit de recevoir qui on veut, quand on veut. En établissement, nous ne sommes pas dans des chambres d’hôpital mais dans des logements. Nous ne sommes pas des patients mais des résidents locataires. Nous devons avoir les mêmes droits et devoirs qu’à domicile.

Nous ne voulons pas être réduits à notre vieillissement, et encore moins à l’image de la vieillesse dans les médias, qui nous effraie et dans laquelle nous ne nous reconnaissons pas. Bien sûr, nous sommes vulnérables, nous avons parfois des handicaps mais nous sommes avant tout des hommes et des femmes, des parents, des grands-parents. Nous voulons être respectés et considérés. La société tend à nous exclure. Il faut aller au-delà des préjugés, faire preuve de bienveillance.

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Synthèse du Colloque de Citoyennage Ile de France 2022

25ème Colloque Citoyennage Ile De France

Du 5 au 7 juillet 2022 à la Ferme de Courcimont

« Cultiver la bienveillance, les liens et le dialogue pour faire face à cette époque troublée »

 

Nous vivons une époque troublée. Le Covid a entraîné une absence de toucher et de contacts. Les liens ont été mis à rude épreuve… Par ailleurs, nous avons reçu et continuons de recevoir beaucoup d’injonctions gouvernementales par rapport à la pandémie, difficiles à suivre. Encore aujourd’hui, nous avons parfois du mal à en saisir le sens.

Les personnels doivent en faire toujours plus avec de moins en moins de temps, ce qui constitue une forme de maltraitance : les budgets sont mal pensés par des décideurs loin du terrain. Partout, on manque de personnel. Mal reconnus, mal payés, ils sont de plus en plus rares à vouloir s’engager et nous en payons le prix au quotidien : instabilité, absences, roulements… Nous nous sentons oubliés des politiques. Où est passée la loi Grand Âge ?

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Synthèse du colloque Citoyennage 2017 en Île de France & Centre

Du 27 au  29 juin 2017, les résidents d’Île de France se sont retrouvés au Centre de Rencontre des Générations à Nouan le Fuzelier. Le thème choisi était:

 

« S’ouvrir aux autres et s’ouvrir au monde,
pour éviter l’isolement »

S’ouvrir aux autres et s’ouvrir au monde est le meilleur moyen d’éviter l’isolement. Celui-ci n’est toutefois pas toujours négatif. Il est parfois un choix et peut correspondre à un certain caractère. L’isolement permet de se ressourcer, de faire des activités personnelles. En revanche, il devient un problème lorsqu’il est subi, qu’il est source d’ennui et qu’il conduit à la solitude, aux ruminations.

 

L’isolement est particulièrement problématique à domicile. Alors que nous sommes encouragés à rester chez nous, les aides proposées à domicile sont insuffisantes et très couteuses. Si nous sommes contents d’être à la maison, nous y sommes trop souvent seuls et nous y manquons d’activités. Il faudrait avoir plus de ponts entre le domicile et les résidences : partager des repas, des animations… et des réunions Citoyennage !

En résidence, c’est la perte de contact avec nos amis qui est regrettable.  Il n’est pas simple d’établir de nouveaux contacts et de s’intégrer dans les groupes. Nous pouvons parfois nous croiser sans engager de réelle conversation et cela peut peser sur notre moral. Ce manque de communication tient à la fois aux problèmes d’audition, de vue, de mémoire que nous rencontrons parfois, mais aussi au caractère, à l’éducation et à l’histoire de chacun. Il est plus difficile pour les personnes timides de faire le premier pas. D’autant que nous ne savons jamais quel accueil nous allons recevoir. Il est donc important que ceux qui se sentent plus à l’aise aillent vers les autres.

S’ouvrir aux autres c’est aussi une démarche personnelle. Parfois, on resterait bien dans son fauteuil… mais il faut savoir réagir, ne pas rester dans sa bulle et prendre des risques. Il faut faire un effort, un pas vers l’autre. Cela peut passer par un simple regard, un signe, un sourire, un bonjour… L’humour peut aussi aider à créer l’étincelle qui permet le contact.

Nous sommes sensibles aux échanges avec le personnel, ainsi qu’aux petites attentions : des gestes simples, mais qui comptent.

Les échanges sont pour nous synonymes de plaisir et en même temps d’ouverture d’esprit. Ils nous permettent de garder notre bonne humeur et notre entrain, de continuer à exister au sein d’une communauté.

 

L’environnement facilite plus ou moins l’ouverture au monde et la communication.

Pour s’ouvrir sur le monde, on a besoin de se sentir en sécurité, en confiance et sentir aussi qu’on nous fait confiance. Cela nous donne de l’assurance et nous pouvons alors nous tourner vers les autres.

Mais, encore faut-il qu’on ne décourage pas nos initiatives d’entraide, par exemple lorsque nous aidons une personne en fauteuil roulant à se déplacer. Attention aux univers surprotégés qui nous déconnectent de la réalité et peuvent nous faire renoncer à des gestes simples de solidarité. Nous restons des personnes responsables.

La spontanéité est aussi parfois freinée par la règlementation, par exemple lorsqu’il s’agit de préparer un repas entre nous.

Par ailleurs, les grands espaces ne sont pas favorables aux échanges. Lors des repas, peu de gens se parlent. Nous restons parfois passifs, à attendre d’être servis. Il faudrait de petites salles, plus conviviales, où nous pourrions inviter des gens de notre choix pour une occasion spéciale.

Les barbecues et les buffets sont plus propices aux échanges. De manière générale, rompre avec la routine nous met dans de meilleures dispositions pour aller les uns vers les autres. Aussi, lors des sorties ou des séjours vacances, nous nous voyons différemment. Les relations sont plus proches.

 

Les animations sont souvent facilitatrices. Etre régulièrement sollicité nous évite de nous replier sur nous-mêmes.

Mais toutes les activités n’encouragent pas les échanges de la même manière. Il faut des animations qui favorisent la discussion plutôt que la compétition. Les groupes de parole sont à privilégier. Par exemple, la revue de presse permet de se mettre autour d’une table et les discussions défilent, on partage, on donne son avis.

Il faudrait aussi éviter de trop complexifier l’animation. Les animateurs ne doivent  pas ressembler à des professeurs qu’on écoute passivement, ou auxquels on répond de façon individuelle. Un rapport d’égal à égal permet de se sentir plus à l’aise et de s’exprimer plus facilement.

Enfin, les conférences et les documentaires nous ouvrent de nouveaux horizons, à condition de permettre ensuite un temps d’échange et de débat.

 

Il faut également porter une attention toute particulière au temps de l’accueil. L’entrée en résidence est un bouleversement, c’est presque une nouvelle vie. Au début, on peut être tenté de rester en retrait. On a la trouille. Pourtant, c’est l’occasion de s’ouvrir vers les autres. Beaucoup d’entre nous sont entrés en résidence pour sortir de la solitude et les premiers jours sont, à ce titre, décisifs. Un accueil sympathique nous met en confiance. Être reconnu, présenté et accepté par les autres nous rassure et nous aide à nous intégrer plus facilement.

A ce titre, le comité d’accueil et l’apéritif de bienvenue sont des moments que nous apprécions. Ils nous permettent de rencontrer des résidents plus anciens et de mieux faire connaissance. Il est important que ces temps de rencontre soient organisés sans trop tarder, et avec des personnes qui souhaitent s’y investir.

 

S’ouvrir sur le monde n’est d’autre part possible que si l’établissement est lui-même ouvert sur l’extérieur. D’abord, il est primordial d’avoir une totale liberté d’aller et venir. Se sentir libre donne confiance et évite le sentiment d’être exclu de la société.

Que ce soit à domicile ou en résidence, s’ouvrir au monde commence par la possibilité de se déplacer librement dans la ville. Or, les services d’accompagnement à l’extérieur sont insuffisants et couteux. Nous sommes remboursés pour les transports vers des consultations médicales, mais rien n’est prévu si nous avons besoin d’être accompagné pour des sorties culturelles ou de loisirs. Les navettes existantes ne sont pas toujours adaptées aux personnes à mobilité réduite.

Pourtant, l’accès à la culture est essentiel. La littérature, par exemple, est une réelle ouverture sur le monde. On peut regretter que les médiathèques ne fassent pas davantage d’efforts pour rendre la culture accessible aux personnes âgées en difficulté. Alors que dans certaines communes, le bibliobus nous permet d’emprunter des journaux, revues, livres – y compris audio. Nous pourrions aussi développer des partenariats avec les médiathèques autour de conférences, par exemple.  La culture est un riche sujet de conversation et d’échanges. Il serait bon qu’après une sortie culturelle, nous prenions le temps d’en faire un compte-rendu à ceux qui ne se sont pas déplacés. Il n’y a pas d’âge pour apprendre.

Nous sommes de plus en plus nombreux à nous intéresser à internet et aux nouveaux modes de communication. Ils nous permettent de rester ouverts sur le monde et plus en relation avec les membres de nos familles éloignés, à travers Skype par exemple. Mais nous regrettons que les initiations à ces technologies et l’assistance technique soient encore insuffisantes au sein des résidences. L’accès à l’information, indispensable, peut aussi passer par des médias plus traditionnels comme la télévision. Mais attention à toutes ces technologies qui peuvent aussi favoriser l’isolement lorsqu’elles créent un écran entre soi et les autres.

 

Etre ouvert sur le monde, c’est aussi rester en contact avec les autres générations : transmettre une curiosité aux plus jeunes, être les témoins de notre histoire.

Il faut aussi développer les échanges entre établissements, ou entre résidences et domicile. Nous aimerions nous retrouver plus souvent pour des réunions Citoyennage ou des activités communes. Nous pourrions même, pourquoi pas, partir en vacances ensemble !

 

En conclusion, si l’ouverture aux autres et sur le monde est une démarche avant tout personnelle, elle est largement conditionnée par le milieu dans lequel on vit. Nous avons donc besoin, à domicile comme en résidence, d’un environnement et d’une société qui reconnaissent et stimulent nos compétences, tout en nous donnant les moyens de cette ouverture. Nous avons toujours soif de connaissance et de rencontres.

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Synthèse rédigée par Mme Boudier, M. Michelet (Résidence de la Cité Verte), Mme Gourlain, Mme Renaud, M. Pansiot (Résidence des Bords de Marne), Mme Méeus, Mme Philippe, M. Sagette (Résidence de l’Abbaye), Mme Schmitt (Centre de Rencontre des Générations) ; avec l’aide de Mme Beauné, Mme Béguin et M. Vazquez.

Avec la participation des résidences de La Pie Voleuse (Palaiseau), l’Abbaye (Saint Maur), Les Bords de Marne (Bonneuil sur Marne), Les 4 Saisons (Bagnolet), La Cité Verte (Sucy en Brie), Sévigné (Saint Maur) ; et du Service à Domicile ABCD (Saint Maur).

Synthèse du colloque Citoyennage 2016 en Bretagne

En Bretagne, le colloque Citoyennage 2016 s’est déroulé le 27 et 28 septembre 2016. Voici la synthèse des échanges sur le thème choisi:

Comment faire pour intéresser les résidents à ce qui se passe autour d’eux, rester dans le coup ?
-En établissement ?
-En extérieur, dans le monde ?

1 – CRÉER DU POSSIBLE C’EST ETRE EN ACTION DANS SA VIE QUOTIDIENNE
L’attention aux autres, l’écoute, ne pas imposer mais proposer ; donner du désir.
L’aide aux autres.
Il faut du temps pour s’habituer et accepter une vie collective. C’est difficile.
Il y a trop de monde pour que les aspirations individuelles puissent être prises en compte, d’ailleurs ces aspirations ne sont pas toujours prises en compte.

2 – LES GROUPES DE PAROLE
C’est un moyen pour mieux se connaître, s’informer sur divers thèmes et les groupes de paroles permettent d’exprimer ce que nous avons vécu.
Créer des boites à idées.

3 – ACCEPTER LES REFUS ET S’INTERROGER SUR LES RAISONS DU REFUS
Redire autrement ; ne pas se décourager quand il faut reformuler, prendre le temps d’écouter ; ne pas s’écouter soi-même.
Il faut avancer au rythme de chacun. Connaître la personne pour mieux la comprendre, ce qui amène à échanger sur les attentes à l’arrivée et pendant les périodes de crise.

4 – RESTER ÉVEILLÉ AFIN DE NE PAS ETRE QUE CONSOMMATEUR
Être acteur de sa vie personnelle et en collectivité. Être en état d’acceptation qui peut être un travail lent. Savoir vivre ensemble et unis, réfléchir sur les problèmes que nous avons vécus et intéresser les autres.

5 – OUVRIR LA RÉSIDENCE VERS L’EXTÉRIEUR
S’ouvrir et développer le bénévolat, s’ouvrir aux écoles, à la jeunesse, aux étudiants.

6 – MIEUX CONSERVER SON INDÉPENDANCE
L’accessibilité extérieure rend difficile les sorties pour se promener, faire ses courses. Il est important de solliciter les mairies pour résoudre ces problèmes.
Ne pas laisser les personnes les plus dépendantes s’enliser dans leur dépendance et garder une raison de vivre.

7 – EN PÉRIODE DE SOUFFRANCE
On peut être dans l’incapacité de s’ouvrir aux autres, on a besoin que l’on s’adapte à soi, on peut avoir besoin d’aides extérieures exemple : un psychologue.

Conclusion:
Se donner le droit d’être heureux permet d’apporter du bonheur aux autres et donner du désir.