Le colloque Citoyennage de la région Auvergne a eu lieu du 17 au 19 septembre à Vichy dans l’Allier.
Pour lire la synthèse de ce colloque, c’est par ici: Synthèse Colloque Régional Auvergne 2018
Le colloque Citoyennage de la région Auvergne a eu lieu du 17 au 19 septembre à Vichy dans l’Allier.
Pour lire la synthèse de ce colloque, c’est par ici: Synthèse Colloque Régional Auvergne 2018
En Auvergne en 2017, les participants au colloque ont souhaité échanger sur le thème suivant : »
Les relations en Maison de Retraite : les résidents, l’entourage, le personnel, la direction. Comment tisser les liens et les faire vivre ?
Voici la synthèse de leurs débats :
Lorsqu’on vit en Maison de Retraite, on se sent changé. Il faut prendre le temps de connaître les personnes.
Faire le premier pas, chercher le contact, oser aller à la rencontre des autres… Mais parfois, on se retrouve face à un mur. La surdité et nos différences ne facilitent pas. Mais si nous désirons plus que tout communiquer, nous parvenons à trouver, ne serait-ce qu’une personne vers qui aller.
Le colloque 2016 en Auvergne s’est déroulé le 12, 13, et 14 septembre dernier.En voici la synthèse, que vous pouvez retrouver sur le blog Citoyennage 63, ainsi que le compte-rendu du groupe de parole des professionnels!
Le thème choisi était:
L’entrée en établissement et la rupture avec la vie d’avant
1 ) Avant l’entrée
On entre souvent en Maison de Retraite après une perte d’autonomie, conséquence d’un incident médical, ou pour rompre la solitude. On est alors pris au dépourvu. Nous sommes rares à faire le choix d’entrer de notre plein gré. Mais faire du feu dans la cheminée avec une chaise et une canne, non merci !!
Comment se préparer ?
Quand l’entrée est subie, ce sont les proches qui gèrent. Ce sont eux qui choisissent et visitent les Maisons de Retraite. Le jour de l’entrée, c’est l’inconnu… On se retrouve perdu, comme dans une bulle. Petit à petit, on découvre alors la vie quotidienne d’une maison de retraite, mais c’est très long. Le pion se déplace lentement. Mais quand l’entrée est choisie, on a le temps de préparer son trousseau et de l’étiqueter.
Attention à ne pas trop se faire d’idées avant, elles peuvent être fausses. On peut appréhender d’avoir toujours tout à demander, d’être rabroué et de perdre sa liberté.
Il y a quand même un apprentissage de la vie en communauté à faire.
Conseils pour se préparer à entrer :
Savoir que ça coûte cher et qu’il y a peu de places. Il y en a qui ne peuvent pas et on peut être éloigné de sa famille.
Comment choisir ?
Il est important de voir ce qu’il y a au bout du chemin :
Le mieux, c’est d’anticiper son entrée. « Prendre la décision m’a beaucoup aidé et ça a soulagé mes enfants ». C’est mieux d’en parler avant, avec la famille. Ça évite la brutalité de l’entrée.
2) L’entrée : la rupture avec la vie d’avant
Le départ, c’est déboussolant. C’est un changement complet de la vie quotidienne. Finis les œufs au plat et les grasses matinées ! On est alors projeté parmi des gens que l’on ne connaît pas, il faut se séparer de tout. On est étonné de voir autant de personnes en fauteuil roulant.
Les avantages de la vie en Maison de Retraite : ne plus avoir à cuisiner, avoir de la compagnie, des repas équilibrés et la sécurité médicale. Tout change, on est libéré de toute contrainte MAIS on peut se sentir inutile.
Les inconvénients de la vie en Maison de Retraite : on ne peut plus faire comme à la maison. En établissement, tout est chronométré… On mange à telle heure, on se couche à telle heure. On vit avec les autres surtout ceux qui n’ont pas toute leur tête. On doit s’adapter à l’organisation de l’établissement.
Quand on part, on laisse tout et on n’a plus rien. C’est difficile de dire au revoir à son chez soi, de se séparer de sa maison, ses meubles, sa voiture, ses bouquins. « J’ai proposé d’offrir mes livres aux gens que je connaissais. Cela m’a permis de mieux accepter mon entrée en institution, en me disant que mes livres vivraient ailleurs ». On peut emporter quelques affaires personnelles mais on ne peut pas emporter tout son « bazar ».
Il est difficile de laisser ses animaux. Que vont-ils devenir ? Ils dépendent de nous…
Parfois, la famille, les amis, les voisins promettent de venir régulièrement. Mais dans la réalité, ils ne le peuvent pas. On ne peut pas leur imposer d’obligations. Nous pouvons garder le contact grâce au téléphone, voire internet : « nous ne sommes pas des sœurs cloîtrées ».
C’est une vie coupée en deux. Il y a un avant et un après.
3) L’adaptation : comment atténuer cette peine ? ce qui facilite l’adaptation
On rentre dans une vie qu’on apprend à connaître au fur et à mesure. Il faut du temps. Je me suis dit : « voilà un jour de passé. Demain sera différent ».
L’accueil, il doit être agréable :
Conclusion :
Entrer en Maison de Retraite, c’est comme traverser un pont entre deux rives. C’est un lieu pour une autre vie. Cependant, la vie continue.
« Si tu ne peux pas courir, marche. Si tu ne peux pas marcher rampe. Mais il y aura toujours une Maison de Retraite pour t’aider à te relever ».
« La vie est un livre. Il faut tourner les pages pour avancer et parfois se résoudre à finir un chapitre que l’on a adoré ».
Synthèse rédigée avec la participation de Melle Aubert (Lezoux), Mme Ballani (Beauregard-l-Evêque), Melle Bardin (Cunlhat), Mme Compagnon (Pont-du-Château), M. Duchamp (Cunlhat), Mme Granghon (Lezoux), Mme Lemoing (CCAS, Clermont-Ferrand), Mme Tollet (Courpière).